Les pires pratiques managériales
« Sous prétexte que la perfection n’est pas de ce monde, ne gardez pas soigneusement tous vos défauts »… Cette punchline de Jules Renard, illustre auteur dramatique du 19e, mériterait son petit mètre carré sur un des murs de l'entreprise. Les bonnes pratiques managériales ont fait l’objet de milliers d’articles. Quid des pires pratiques en la matière ? Et si votre manager avait le tiercé gagnant ? Voici notre flop 3 des mauvais réflexes des gestionnaires…
#1 Le halo de légitimité
Avant la dimension comportementale, un manager ne peut exercer sans ce halo de crédibilité dont il tire sa légitimité. On voit émerger des chefs d’entreprise qui s’entêtent à désigner des managers « hors-circuit » pour chapeauter un pôle très opérationnel. Résultat : un immobilisme peu propice à l’innovation mais aussi et surtout un sentiment d’injustice du côté des collaborateurs qui remettront systématiquement en cause les retours de leur manager qui « ne sait pas de quoi il parle ». Ainsi, avant la composante comportementale, c’est bien la légitimité qui conditionne la perception des pratiques managériales par les collaborateurs.
#2 La Chuck Norris Attitude
On aurait pu les appeler les Supernova, les Super Sayen ou encore les Chevaliers de la Centralisation. Ces managers n’ont pas de problème de légitimité. Ils sont généralement (très) compétents et ultra-productifs . C’est d’ailleurs leurs performances remarquées qui les rend allergiques à la délégation du travail. Ils sont peu enclins à la répartition des tâches. En sortie de chaine, notre manager centralise l’essentiel du travail et concède des miettes à ses protégés. Il bloque les parapheurs et l’évolution de son équipe, et catalyse par la même occasion le turn-over.
#3 Le manager qui ne se salit pas les mains
Contrairement à son prédécesseur, on aurait pu l’appeler Delegator ! Pour lui, rien de tel que de surcharger son personnel en insistant si possible sur les plus compétents. Ces derniers ont alors l’étrange impression d’être punis pour… leurs bons résultats ! Surcharger constamment ses collaborateurs les plus talentueux, c’est leur montrer la porte de sortie et, à terme, perdre les perles rares durement enrôlées. La marque employeur en prend également un sacré coup…
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#Bonus : flicage, copinage, et fuite en avant… un cocktail explosif
Imposer un passage par la pointeuse avant d'aller aux toilettes … c’est sans doute le tue-l’amour du siècle pour les managers, juste derrière le copinage et les traitements de faveur. Il y a également le cas des managers qui pêchent par excès de « gentillesse ». Si la nature humaine évite le conflit par instinct, le manager doit se faire violence et faire face aux frictions. La fuite en avant est sans doute la première cause de la fameuse ambiance pesante en entreprise. L’intelligence émotionnelle, l’empathie et le sens des responsabilités seront les meilleures armes pour crever l’abcès sans conséquences négatives.